L’efficacité digestive est-elle un caractère intéressant pour améliorer l’efficacité alimentaire chez le porc ?
Pour limiter l’impact de la hausse du coût des matières premières sur le prix des aliments, l’intégration de coproduits de l’industrie agro-alimentaire est une solution envisagée. Toutefois, ces matières premières sont plus riches en fibres et plus difficiles à digérer. L’étude visait à évaluer le déterminisme génétique de l’efficacité digestive, par le biais des coefficients d’utilisation digestive (CUD), pour deux lots de porcs nourris avec des aliments contrastés en termes de teneur en fibres. Ainsi, 480 porcs Large White ont été nourris avec un régime fibreux (RF) et 547 de leurs pleins-frères ou apparentés avec un régime conventionnel (RC). Pour chaque animal, les CUD de l’azote, de l’énergie et de la matière organique ont été prédits à partir d’échantillons de fèces analysés par spectroscopie proche infrarouge. Les CUD sont modérément à fortement héritables, avec des héritabilités plus faibles dans le RC (0,41±0,14 à 0,50±0,15) que dans le RF (0,62±0,17 à 0,70±0,17). Les corrélations génétiques entre les CUD et le gain moyen quotidien, le rendement en carcasse et les caractères liés à la qualité de la viande sont défavorables. En revanche, elles sont favorables avec l’indice de consommation, la consommation moyenne journalière et le taux de muscle des pièces. Les corrélations génétiques entre les CUD enregistrés dans les deux régimes sont proches de 1. Aucune interaction génétique et aliment n’a donc pu être mise en évidence pour ces caractères. Les CUD sont donc des critères de sélection intéressants car ils présentent des héritabilités élevées et des corrélations génétiques favorables avec l’efficacité alimentaire. Cependant, les corrélations défavorables avec les caractères de qualité de la viande devront être prises en compte pour définir de futures stratégies de sélection.